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L'Asloca-Vaud prend acte que le Conseil d'Etat oppose à son initiative « Stop à la pénurie de logements » un contre-projet-direct.
Les mesures proposées dans le contre-projet direct visent à inciter et encourager les communes et les privés à construire davantage de logements à prix abordables. L'Asloca-Vaud considère que ces mesures sont un pas dans la bonne direction mais qu'elles sont clairement insuffisantes pour lutter efficacement contre la pénurie aigüe de logements du canton.
L'Asloca déplore de plus que le Conseil d'Etat édulcore les lois destinées à protéger le parc locatif existant en proposant un projet de loi sur la protection du parc locatif alors que celui-ci devrait être mieux préservé compte tenu des pressions exercées à son encontre. L'Asloca-Vaud ne peut ainsi souscrire à un projet visant à démanteler ni à vider de sa substance les lois destinées à le protéger.
L'Asloca-Vaud estime que les modifications des règles sur la constructibilité, sur la lutte contre la thésaurisation des terrains et la promotion de logements à loyers abordables sont pertinentes mais inabouties et peu efficaces. Elles reposent ainsi toujours sur la bonne volonté des acteurs, sont de portée limitée et ne sont pas contraignantes. Il faut rappeler que le taux de logements vacants d'équilibre, soit 1,5%, n'a été atteint depuis 1979 que pendant 6 ans, à savoir de 1993 à 1999 et que le canton de Vaud connaît de fait une situation de pénurie récurrente. L'Asloca-Vaud considère ainsi que seul un effort constant et obligatoire de la part des pouvoirs publics, dotés par ailleurs des moyens nécessaires pour lutter contre la thésaurisation des terrains, est à même de lutter efficacement contre la crise du logement.
L'Asloca-Vaud est à l'origine des lois (LDTR et LAAL) visant à maintenir la substance existante du parc locatif vaudois. Ces lois sont non seulement nécessaires pour préserver le parc locatif mais s'inscrivent également dans les moyens pour lutter contre la pénurie de logements. L'Asloca-Vaud ne s'oppose pas à une refonte et à une simplification des lois actuelles mais craint que le concept d'une application différenciée affaiblisse et dénature ces lois en allant à l'encontre du principe de l'indivisibilité du territoire et ouvre ainsi à nouveau la porte aux abus et à la spéculation.
Lausanne, le 1er septembre 2014
Renseignements :
Anne Baehler Bech, Secrétaire générale Asloca-Vaud, 076 531 67 80
César Montalto, Président Asloca-Vaud, 078 860 91 03